UN CHANT PEUT-IL NOUS FAIRE ENTRER DANS LA PRÉSENCE DE DIEU ?
ZOOM SUR NUL AUTRE QUE TOI
21/02/25 - Adrian Price
COMMENT ENTRER DANS LA PRÉSENCE DE DIEU ?
La louange contemporaine s’intéresse beaucoup à cette question. Dans un livre sur la louange, l’auteur cite un groupe de musique chrétienne qui prétend que « les chants qui élèvent le nom de Jésus, accompagnés d’une musique qui fait bouger le corps, ouvrent un chemin pour que l'auditeur puisse entrer dans la présence de Dieu. »* Cette idée est très répandue et est parfois prise pour acquise.
Le désir d’expérimenter la proximité de Dieu est tout à fait louable. Depuis la Chute, nous sommes séparés de Dieu à cause de notre péché : notre plus grand besoin est donc de trouver le chemin pour revenir à Dieu. Mais nous sommes perdus en mer, sans boussole et sans ancre. Pire encore, l’entrée du port nous est fermée. Nous n’avons ni le droit, ni la capacité de retrouver ce chemin, et nous dérivons sans espoir loin de la côte. Vous connaissez peut-être ce sentiment, loin de Dieu, exclu de sa présence. La merveilleuse nouvelle de l’Évangile c'est que Dieu a ouvert un chemin de retour. Mais il n’y en a qu’un seul.
La construction du Tabernacle est l’un des temps forts de l’Ancien Testament : Dieu lui-même venait habiter parmi son peuple ! Un homme, le « grand prêtre », était désigné pour un ministère unique : en représentant le peuple auprès de Dieu, il intercédait en leur faveur, et offrait les sacrifices requis pour les purifier de leurs péchés, et leur permettre de rester auprès du Dieu très saint. Pourtant, ce n’était qu’une solution partielle, car lui seul pouvait franchir le voile pour entrer dans le lieu très saint où résidait Dieu, et cela une seule fois par an, et au prix de sacrifices élaborés et sanglants (Lévitique 16). Le peuple était exclu de sa présence. Pour ainsi dire, l’entrée du port restait fermée.
Dans le Nouveau Testament, la lettre aux Hébreux nous révèle que cette prêtrise n’était en fait qu’une « ombre », un avant-goût de la réalité à venir : le Grand-Prêtre ultime (Hé 8.1-7, 9.23-28). Jésus-Christ est le seul homme digne de représenter l’humanité auprès de Dieu, d’entrer dans les lieux saints célestes, d’intercéder en notre faveur, et enfin d’offrir le sacrifice parfait qui nous purifie une fois pour toutes de tous nos péchés. Le voile qui nous séparait est déchiré. La prêtrise de Jésus est tellement efficace, tellement définitive, que nos âmes résident maintenant en permanence dans les lieux saints spirituels, malgré nos fautes quotidiennes. Nous n’avons rien à craindre ; nous pouvons nous approcher de lui avec confiance et jouir de son amour à tout moment (Hé 10.19-22). Le chemin de retour vers le port est grand ouvert !
C’est pour cela qu’il me semble un peu déplacé de croire qu’un chant (aussi beau ou vrai qu’il soit) puisse nous faire entrer dans la présence de Dieu. Nous risquons de dévaluer l’œuvre accomplie du Christ et - ironiquement - de nous priver de l'assurance de la proximité de Dieu. Non, nous ne pouvons rien faire pour nous approcher de Dieu ; nos plus beaux chants et notre adoration la plus sincère ne peuvent en rien nous donner accès à lui. Christ seul peut nous ramener auprès de Dieu. En Christ, nous pouvons jouir de la proximité de Dieu à tout moment - quel privilège incroyable ! Nos chants peuvent nous aider à prendre conscience de la proximité de Dieu, bien sûr, mais seulement dans la mesure où ils nous rappellent l’œuvre de Christ !
UN APERÇU DU CHANT NUL AUTRE QUE TOI
La prêtrise de Jésus n’est sûrement pas le thème le plus passionnant pour un chant d’assemblée, à première vue! Mais David, qui prêchait à l’époque la lettre aux Hébreux dans son église, nous a persuadés qu’un album à propos de la personne et l’œuvre du Christ ne serait pas complet sans cette thématique. C’était le treizième et dernier chant composé, juste à temps pour être inclus. Je suis heureux qu’il soit sur l'album, car ce thème est une grande source de réconfort et de célébration pour nos églises. Si, comme moi (et beaucoup de chrétiens) vous doutez parfois de la proximité de Dieu, nous avons besoin de nous rappeler l’œuvre accomplie de notre Grand Prêtre en notre faveur.
Les couplets présentent notre problème sous forme de trois questions : Qui peut entrer dans la présence de Dieu pour intercéder en notre faveur ? Qui peut offrir le sacrifice ultime qui nous purifie de notre péché ? Qui peut nous ramener auprès de Dieu dans les lieux saints ? La question sous-entend que c’est humainement impossible. En effet, un seul en est digne et capable. Le refrain, porté par une mélodie confiante et joyeuse, est une déclaration de foi et de confiance en Christ, notre seul Sauveur et Défenseur.
COMMENT UTILISER NUL AUTRE QUE TOI DANS L’ÉGLISE ?
Lors de nos concerts, nous avons parfois placé ce chant tout au milieu. Après avoir pris le temps de reconnaître notre péché et de nous rappeler la croix, ce chant sert comme déclaration de notre confiance en Christ seul. Si vous suivez un tel schéma dans vos réunions d’église, il pourrait très bien remplir cette même fonction. Il soutiendrait aussi une prédication en Hébreux, ou sur tout autre passage qui évoque la réconciliation avec Dieu grâce au sacrifice de Jésus.
Contrairement à beaucoup de nos chants, nous avons choisi d’écrire ce chant à la première personne du singulier, afin de souligner la nature personnelle et intime de notre réconciliation avec Dieu. De ce fait, il conviendrait aussi à un moment de réflexion personnelle, et ce serait possible de le jouer d’une manière plus méditative, avec moins d’instruments. Cela dit, il reste un chant déclaratif et assez rassembleur, et nous avons tendance à viser un arrangement bien rempli, avec une rythmique solide qui souligne notre confiance en Christ.
Nous prions en effet que vous puissiez trouver en Christ - et en lui seul - une ferme ancre pour votre âme.
*Vaughan ROBERTS, True Worship, Milton Keynes, Authentic Media, 2002, p. 41., notre trad. (Nous recommandons vivement ce livre !)
Cet article fait partie d’une série : Zoom sur Contemplez Christ.