UN REPAS EXTRAORDINAIRE
ZOOM SUR
MERVEILLEUX SAUVEUR (HYMNE POUR LA CÈNE)
21/03/25 - Naomi Pilgrem
UN REPAS EXTRAORDINAIRE
Une table croulant sous les plats remplis de mets succulents, les convives serrées jouant des coudes pour arriver à guider la fourchette jusqu’à leur bouche. Un goûter autour de la table de la cuisine, après une rude journée à l’école. Un petit resto en amoureux. Une pizza partagée devant un match de rugby. Un petit déjeuner d’anniversaire, avec au centre de la table une brioche au chocolat encore chaude. Un souper vite fait avec tous les restes qu’on a pu trouver dans le frigo…
Combien de moments précieux de notre vie se passent autour d’une table, autour d’un repas partagé ? Des moments uniques de célébration, mais aussi une myriade de moments anodins, qui mis bout à bout constituent un héritage de bons souvenirs - même quand les chamailleries viennent ponctuer le flot de la conversation !
Pas étonnant que beaucoup des conversations de Jésus lors de son passage sur terre ont eu lieu autour d’un repas. Il aimait passer ces moments incliné à table auprès de ses amis. Mais ce qui est étonnant, par contre, et qui n’a pas manqué de scandaliser à l’époque, c’est que Jésus mangeait fréquemment avec des personnes qui étaient considérées comme « pécheurs », des personnes qu’il aurait dû éviter et avec qui peu de gens auraient partagé un plat.
Récemment, j’ai assisté à un repas où l’une des convives était en froid avec une autre. Tout au long du repas, cette personne a résolument ignoré l’autre, faisant comme si elle était invisible. C’était douloureux pour la personne ainsi ostracisée, et douloureux pour moi d’observer la situation, impuissante.
Pourtant, cela m’a fait réfléchir. En fait, c’est comme cela que Jésus aurait dû se comporter. Refuser de s’asseoir à côté de Lévi, le collecteur d’impôts. Tourner le dos à la prostituée. Repousser le plat que lui tendait Zachée. Chasser Judas de sa table. Sa colère et son rejet auraient été pleinement justifiés. Et c’est pareil en ce qui me concerne : Jésus devrait refuser de m’adresser la parole et de partager un repas avec moi.
Mais autour d’une table de fête, entourés d’amis qui s’apprêtaient à l’abandonner et d’un traître qui prévoyait de le livrer à ses ennemis, Jésus a pris une miche de pain et un verre de vin. Il a rompu le pain et a annoncé à ses disciples que de la même manière, son corps allait être rompu à leur place, pour payer le prix de leurs fautes. Il a saisi la coupe et leur a expliqué que son sang allait être répandu pour eux, pour détourner la juste colère de Dieu envers eux.
En ce moment intime et solennel, Jésus a partagé un repas tout particulier. La nouvelle Pâque. La sainte Cène. Lui, le Dieu parfait, a accepté de communier avec des pécheurs sachant qu’il s’apprêtait à se sacrifier à leur place.
Et pour tous ceux qui prennent et mangent, prennent et boivent… une place au festin éternel est assurée. Ceux qui méritent qu’on leur claque la porte au nez, sont conviés à s’asseoir en la présence du Dieu saint, déclarés justes, la conscience purifiée, en parfaite relation avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Et cela, avec tous les saints de tous les temps, qui acceptent aussi ce cadeau inestimable.
Ce repas, Jésus nous a commandé d’en faire l’un des sacrements de l’Eglise. Un moment régulièrement répété où les croyants rassemblés partagent le pain et le vin en souvenir du sacrifice de Christ en leur faveur. Au moment où nous prenons les éléments, nous faisons deux choses : regardant en arrière, nous célébrons la grâce ineffable de Dieu qui déclare, par ce sacrifice, qu’il n’y a plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Christ ; et regardant en avant, nous anticipons avec foi le jour où nous partagerons à nouveau un repas avec le Sauveur, dans sa gloire. De manière très concrète, alors que nos vies sont souvent accablées par le péché et la souffrance, nous prenons un moment pour affermir notre foi, nous encourager mutuellement, et adorer Jésus notre merveilleux Sauveur.
UN APERÇU DU CHANT MERVEILLEUX SAUVEUR
Le chant Merveilleux Sauveur a été composé par notre collectif spécifiquement pour ce moment phare de nos rassemblements. Les paroles largement inspirées de celles que Christ lui-même a prononcées, en Matthieu 26.17-29, nous invitent à réfléchir à la signification de ce rite et à l’apprécier tout à nouveau.
Les strophes 1 et 2 s’attardent sur le pain et le vin, en décrivant la portée du sacrifice de Christ. La troisième se projette en avant vers ce festin céleste que Jésus nous a promis, nous encourageant à persévérer dans l’attente fidèle de ce jour béni. Le refrain célèbre et honore Jésus, en soulignant l’aspect communautaire de ce repas, et en répétant ces deux aspects de la Cène, la commémoration du passé et l’attente du futur.
La mélodie sobre nous invite à la contemplation et la méditation - mais aussi à la joie et la célébration.
COMMENT UTILISER MERVEILLEUX SAUVEUR DANS L’ÉGLISE ?
Ce chant se prête évidemment à être chanté au moment de la sainte Cène, soit avant, soit après, soit même pendant, selon la façon dont vous procédez. Il est à chanter en se regardant les uns les autres pour s’encourager !
Ce serait aussi un bon choix pour votre célébration de Pâques, particulièrement si vous avez des invités non-croyants car l’échange au cœur de l’Evangile est si bien illustré par ce repas.
Si vous avez de bons chanteurs dans l’assemblée, il pourrait aussi faire l’objet d’un solo pendant que l’on médite sur le sacrifice de Christ.
Cet article fait partie d’une série : Zoom sur Contemplez Christ.